Le bel orage, série Les climatologues, taille douce et bois, 2020

Femmes de climat

À fréquenter les abeilles, je mime l’insecte et ma sensibilité se porte vers la saisonnalité de tout.
Cela semble banal de se préoccuper du temps qu’il fait pourtant c’est là où nous sommes immergés : printemps, été, automne, hiver.
Le cycle des saisons devient aussi précieux que la prunelle de nos yeux.
Ce thème des cycles de saisons fait le corps des séries de gravures Femmes de climat : 4 portraits de femmes climatologues, engagées dans la lutte contre l’effondrement de la biodiversité. 4 femmes scientifiques telles 4 madones pour 4 saisons. Ces portraits de femmes choisies pour leur métier, leur aura et leurs actions accompagnent ma réflexion actuelle sur le devenir de la couleur dans le paysage.

Chaque série est associée à une saison, la durée de travail et le nombre de tirages dépend de l’influence de la lumière en rapport avec le calendrier. La réalisation contient un principe de base et une improvisation au moment du passage sous presse
L’automne est précoce cette année. Le rose indien ne dure pas longtemps. Le roux prend place sur le bord des feuilles de platanes, les jaunes font des trouées sur les verts devenus ternes. Le gris encombre les lumières et brille sous la pluie. Les jours raccourcissent, le ciel  violet annonce novembre un bleu gris envahit ma palette, je n’aime pas ce gris de Payne, il m’ennuie et donne le bourdon.

Cet automne je le passe en compagnie de Valérie Masson Delmotte rencontrée via France Info. Cette Paléoclimatologue coprésidente du groupe n°1 du GIEC est le visage idéal pour ma première série de gravure. Solaire et souriante, elle ne refuse pas la médiatisation et en fait un outil pour renforcer le lien entre science et société. Elle se dit lucide et responsable. Dans son interview elle insiste sur l’importance de voir la fragilité de nos sociétés. Elle dit aussi qu’il est nécessaire de voir comment construire une stratégie ambitieuse d’actions pour renforcer la résilience de nos modèles économiques face à la crise climatique. Elle observe sur le terrain, enseigne, regroupe les rapports d’expériences scientifique. Son bilan est sans détour, on ne peut plus revenir en arrière sur le réchauffement climatique, par contre il est urgent d’analyser les risques de ce réchauffement et de s’y adapter.

Cet automne nous sommes à nouveau confinés.
Je peux encore venir à l’atelier, jusqu’à quand ? Je goûte chaque aller et chaque retour.
J’ai faim de réel de vie de dehors, d’inattendu au coin de la rue comme ce jaune de feuille de figuier sur le trottoir mouillé de la rue du parc royal.

 

 

 

Rouge copie double et la pluie, série Les climatologues, taille douce et bois, 2020
La fin du rose indien n°2 , série Les climatologues, taille douce et bois, 2020
Ultra violet n°3, série Les climatologues, taille douce et bois, 2020
Ultra violet n°2, série Les climatologues, taille douce et bois, 2020
Rouge betterave honte n°1, série Les climatologues, taille douce et bois, 2020
Rouge betterave honte n°2, série Les climatologues, taille douce et bois, 2020